L'Art Nouveau a peu laissé de traces à Lyon. On peut penser que l'extravagance de certaines créations a rebuté les sages bourgeois lyonnais d'une ville qui a voté plus de 50 ans pour le même maire, Edouard Herriot (1905 à 1957)!
Le lointain passé italien de la ville, lorsque les banquiers florentins s'installèrent dans la capitale des Gaules à la fin du XVème siècle a lui, laissé des traces. Entre 1900 et les début de la Grande Guerre, plusieurs dizaines de villas plus ou moins influencées par le modèle d'une villa Renaissance comme la Farnesina à Rome, s'élevèrent. Il en reste malheureusement très peu, la plupart ayant disparu sous le bulldozer des promoteurs.
Villa La Farnesina. Baldassare Peruzzi, Architecte.
Rome, 1507-1511.
La villa lyonnaise la mieux conservée est sans doute la Villa Gillet ou Villa la Cerisaie. Son commanditaire, Paul Gillet, était un industriel propriétaire d'usines de teinture.
La construction s'est étalée entre 1911 et 1913. L'architecte en était le lyonnais Josph Folléa dont je ne connais aucune autre œuvre. La villa lyonnaise est caractérisée par un toit de tuiles très débordant et à faible pente. L'ornementation extérieur est en général très limitée. On a parfois, une loggia ornée de colonnes au rez-de-chaussée.
Villa Gillet. Façade du côté rue.
Villa Gillet. Façade latérale et tour d'escalier.
Villa Gillet. Façade sur le jardin.
L'architecte d'intérieur était Louis Bardet. Il a opté pour un style historicisant privilégiant le néo-Louis XV, notamment pour le salon et la bibliothèque.
Il n'y a que peu d'informations sur Louis Bardet. Il semble qu'on lui doive sa propre maison d'habitation dans la région parisienne, le Gai Castel (1910).
Comme, on le voit, on est tout de même loin de Horta ou de Gaudi! La famille Gillet a légué le domaine à la ville de Lyon. Il a été transformé en centre artistique et littéraire, ce qui lui a évité d'être transformé en "cages à poules" dans les années 60.
Une autre maison du même style est située en plein centre de Lyon, avenue Félix Faure. Elle est très menacée par la pression immobilière. On remarquera que les caractéristiques sont très proches de la Villa Gillet.
En bordure du Boulevard des Belges, on peut encore voir une autre villa dans laquelle l'influence Art Nouveau est plus manifeste, notamment au niveau des ouvertures et du portail.
Un dernier exemple de villa "italienne" est donnée par le domaine de Champfleury, située à la périphérie de la ville. Sa transformation en centre de réunion et de conférence l'a, sans doute, sauvé.
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