lundi 13 février 2012

Le mouvement Jeune Pologne I

Si des villes d'Europe centrale comme Prague, Vienne ou Budapest évoquent spontanément l'Art Nouveau, il n'en est pas de même des villes polonaises. Pourtant Cracovie sera un centre très actif de la Sécession a travers, notamment le mouvement Jeune Pologne.
A cette période, la partie nord de la Pologne est occupée par la Russie et subit donc une russification intense avec, notamment, l'interdiction de la langue nationale. La Silésie est sous le joug prussien et le sud, région de Cracovie fait partie de l'Empire Austro-Hongrois. Les autrichiens ayant une politique plus libérale pour les nationalités, c'est donc dans la capitale historique de la Pologne que ce mouvement va s'épanouir.
Le Jugendstil s'exprime donc d'une façon très particulière en Pologne, mêlant à des thèmes typiquement Sécessionnistes, des éléments symbolistes, folkloriques et romantiques.
A cet égard, un des artistes les plus représentatifs de la Jeune Pologne est Jacek Malczewski. Jacek Malczewski est né en 1854. Après une éducation donnée par ses parents, il s'installe en 1871 à Cracovie. Il fréquente en auditeur libre, l'école des Beaux-Arts de Cracovie. Il est repéré par le directeur, le grand peintre romantique Jan Matejko (1838-1893), qui reconnaît son talent. Malczewski achève ses études aux Beaux-Arts de Paris. Entre 1896 et 1900, il est professeur aux Beaux-Arts de Cracovie, poste qu'il occupera de nouveau de 1912 à 1921. Il meurt en 1929.


Photographie de Jacek Malczewski en 1929.


D'abord romantique à l'image de Matejko, sa peinture devient de plus en plus symboliste à partir des années 1890. Malgré ses nombreux voyages, il est une des figures centrales du mouvement Jeune Pologne. Son art d'un symbolisme souvent assez sombre est teinté d'un humour sarcastique qui n'est pas sans faire songer à Félicien Rops, l'emphase romantique en plus. Malczewski travaille souvent par série, comme celle des anges vers 1890, ou celle de Thanatos en 1898.
C'est un peintre extrêmement prolifique, qui a, par exemple, laissé plusieurs dizaines d'autoportraits sous tous les déguisements et même en Christ comme Albrecht Dürer. Il reste un des peintres les plus fascinants du symbolisme, annonçant parfois, le surréalisme d'un Dali.


Mélancolie. Huile sur toile, 1890.


Autoportrait à la palette. Huile sur toile, 1892


Série des Anges. Huile sur toile, vers 1890.





Dans la tempête. Huile sur toile, 1893.




Cercle vicieux. Huile sur toile, 1895.




Thanatos I. Huile sur toile, 1898.




Thanatos II. Huile sur toile, 1898.




Destinée. Huile sur toile.




Autoportrait au verre de vin. Huile sur toile.




Méduse. Huile sur toile. 1900.




Portrait de Stanislaw Bryniarskiego
Huile sur toile. 1902.




Autoportrait en armure. Huile sur toile.




Autoportrait. Huile sur toile, 1902.




Finis Polonae. Huile sur toile, 1906.




L'artiste et la Chimère. Huile sur toile, 1906.




Autoportrait au violon. Huile sur toile, 1906.




Mort. Huile sur toile, 1906.




Autoportrait en Christ à Emmaüs. Huile sur toile, 1909




Autoportrait avec le Christ couronné d'épines
Huile sur toile.




La figure dominante du Jugendstil en Pologne est sans conteste, Stanislaw Wyspiansyski, véritable génie universel, à la fois peintre, écrivain, architecte, metteur en scène et ébéniste. Il nait à Cracovie en 1869 et fait des études de philosophie, puis continue aux Beaux-Arts. Entre 1890 et 1894, il visite l'Europe et est surtout frappé par l'art de Gauguin et de Puvis de Chavannes. En 1894, le chapitre de la basilique des Franciscains de Cracovie lui propose de composer un décor polychrome pour l'intérieur de l'église. Cette proposition aboutira à la composition de vitraux qui sont sans doute un des chefs-d'œuvre de l'art du vitrail de tous les temps. Il se marie en 1900, légitimant les quatre enfants qu'il a eu avec sa compagne. En 1901, sa pièce Les Noces est représentée. Ce chef-d'œuvre du symbolisme est considérée comme l'acte fondateur du théâtre polonais moderne. De nombreuses pièces liées à l'histoire polonaise, suivent. En 1906, il devient professeur aux Beaux-Arts de Cracovie. Mais, atteint de syphilis, sa santé décline et il meurt en 1907 à 38 ans seulement.


Autoportrait. Pastel, 1903.


Deux projets pour la décoration de la basilique des 
Franciscains de Cracovie. Pastel, 1896.




Caritas. Pastel, 1902.




Christ en croix, projet de vitrail. Pastel.




Portrait de Jozef Nowak. Pastel, 1904.




Fragment de vitrail. Entre 1897 et 1902.




Vitraux pour l'hôtel Polera.





Andrzej Mielewski dans le rôle du 
roi rapsode. Pastel, 1904.




Portrait de Leonowa Sternbachowa. Pastel, 1904.




Maternité. Pastel, 1902.




Portrait de Wanda Siemaszkowa. Pastel, 1902-1903.




Eliza Parenska et sa sœur. Pastel, 1905.




Portrait d'Eliza Parenska. Pastel, 1905




Apollon au centre du système copernicien
projet de vitrail. Pastel, 1904.




Maternité. Pastel, 1905.




Photographie de l'extérieur de la basilique des 
Franciscains de Cracovie, XIVème siècle.



Vitraux de la basilique des Franciscains. 1897-1904.






Madone. Pastel, 1904.




Vue aérienne du château du Wawel à Cracovie.




Projet de transformation du château en Panthéon de la nation polonaise.




St Stanislas, projet de vitrail. pastel, 1902




Portrait de Jozef Mehoffer. Pastel, 1898.




Jozef Mehoffer est également un artiste important du mouvement Jeune Pologne. Il nait en 1869 et suit les cours des Beaux-Arts de Cracovie entre 1887 et 1894. Il voyage ensuite à Vienne et Paris. Il est particulièrement frappé par les œuvres de Puvis de Chavannes et Whistler. Mais son admiration va avant tout aux vitraux de la cathédrale d'Amiens et de la Sainte-Chapelle. En 1895, on lui propose la création de vitraux pour la Cathédrale St-Nicolas de Fribourg en Suisse. Les travaux se poursuivront jusqu'en 1936. Il créera ensuite des vitraux pour de nombreuses églises, y compris la cathédrale du Wawel. Il a souvent collaboré avec Wyspianski. Il meurt en 1946.

Autoportrait. Huile sur toile, 1894.


Europa Jubilans. Huile sur toile, 1905.


La femme de l'artiste sur fond jaune
Huile sur toile, 1907.


Bord d'étang au crépuscule. Huile sur toile, 1894.


Vitraux de la cathédrale St-Nicolas de Fribourg. 1895-1936.







La femme de l'artiste devant Pégase
Huile sur toile, 1913.


Portrait de femme et lauriers. Huile sur toile, 1909.


Anges, projet pour une décoration au Wawel. 
Aquarelle, 1901.


Vita. Somnium breve. Vitrail, 1904.


Christus, projet pour un vitrail de la cathédrale 
du Wawel. Aquarelle, 1909.


Soleil de mai. Aquarelle, 1911.


Vitrail dans la cathédrale du Wawel. 1904-1924.




Leon Wyczolkowski est aussi une figure importante de la Jeune Pologne. Il est né en 1852 au sud-est de la Pologne actuelle. Après ses études, il commence comme un peintre historique. Il part ensuite à Paris et est influencé par l'Impressionnisme. Il devient professeur au Beaux-Arts de Cracovie en 1895 et le restera jusqu'en 1911. Autour des années 1900, commence sa période symboliste avec une palette beaucoup plus sombre. Il fait aussi de nombreux portraits des personnalités du Cracovie de l'époque. Il est ensuite nommé professeur aux Beaux-Arts de Varsovie jusqu'en 1934. Il meurt dans cette ville en 1936.

Photographie de Leon Wysczolkowski vers 25 ans.


Autoportrait. Huile sur toile, 1900.


Noces. Huile sur toile, 1885.


Druide fossilisé. Huile sur toile, 1892.


Druide fossilisé. Huile sur toile, 1894.


Sarcophages. Huile sur toile, 1895.


Sarcophage de la reine Jadwige au Wawel
huile sur toile, 1898.


Le bouffon. Huile sur toile, 1898.


Paysage de montagne. Huile sur toile, 1898.



Portrait d'Irena Solska. Pastel, 1899.


Chevalier parmi les fleurs. Huile sur toile, 1904.


Portrait de Karol Estreicher assistant à une pièce de 
Wyspianski. Pastel, 1905.


Nue. Huile sur toile, 1908.


Lac de montagne. Pastel, 1909


Autoportrait au caftan chinois. Huile sur toile, 1911.


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