Considérée comme une des plus belles gares du monde, elle a échappée de peu à une démolition qui a été empêchée par une pétition des habitants d'Anvers. Depuis, elle a été restaurée et demeure un témoin de l'époque où le chemin de fer était roi.
Elle a été construite entre 1895 et 1905 comme une gare terminus par l'architecte brugeois Louis de la Censerie. Louis Joseph Jean Baptiste de la Censerie est né en 1838. Il se forme à Bruges entre 1850 et 1857. Il travaille dans un cabinet d'architecture spécialisé dans le style néo-classique et va donc commencer sa carrière en construisant des bâtiments dans ce style.
En 1862, il est Prix de Rome et peut alors visiter Paris, l'Italie et la Grèce. En 1870, il devient architecte officiel de la ville de Bruges, poste qu'il occupera jusqu'en 1892. Très attaché à la restauration de la ville, il adopte un style néo-gothique qu'il déclinera tout au long de sa carrière. En visitant Bruges, sa trace se voit partout. Seule la Gare d'Anvers tranche dans ses réalisations.
En 1862, il est Prix de Rome et peut alors visiter Paris, l'Italie et la Grèce. En 1870, il devient architecte officiel de la ville de Bruges, poste qu'il occupera jusqu'en 1892. Très attaché à la restauration de la ville, il adopte un style néo-gothique qu'il déclinera tout au long de sa carrière. En visitant Bruges, sa trace se voit partout. Seule la Gare d'Anvers tranche dans ses réalisations.
Bruges. Hôtel de Ville. Restaurations, 1894-1895
et 1903-1904.
Dixmude. Hôtel de Ville. Construction, 1877-1900.
Ostende. Eglise St-Pierre St-Paul. Construction, 1901-1905.
Sa fidélité au style néo-gothique ne lui interdit pas l'utilisation de techniques modernes, notamment l'utilisation de structures métalliques. Louis de la Censerie meurt à Bruges en 1909.
Le hall de la gare est dominée par une coupole carrée de 44 m de hauteur sous voûte terminée par un clocheton qui culmine à 60 m. Ce sont les verrières de cette coupole qui assure l'essentiel de l'éclairage naturel du grand hall de la gare. On l'aperçoit bien en s'éloignant du bâtiment.
Façade principale de la gare.
Cartes postales anciennes de la façade principale.
Façade latérale de la gare.
Carte postale ancienne de la façade latérale.
L'intérieur vise à la grandeur. La façade sur les quais est un grand mur qui fait presque penser à un mur de scène dans un théâtre antique. Il y a effectivement une mise en scène de l'arrivée des voyageurs dans cette gare, puisque les voies étant surélevées, on descend par un grand escalier dans le hall qui est au niveau de la chaussée.
La façade sur les quais.
Détail de l'ornementation de la façade côté quais.
La verrière et la façade côté quais.
L'arrivée dans le hall depuis les quais.
On peut facilement constater que l'effet rechercher est d'écraser le spectateur par la taille du hall, mais aussi par la décoration, colonnes en marbre et stucs dorés. Elle se veut une annonce de l'opulence de la ville.
En effet, la sortie en direction de la ville se fait sur une large avenue appelée De Keyserlei. A la sortie de cette avenue, l'entrée dans la vieille ville est marquée par deux immeubles de style éclectique extrêmement pompeux construits sur la Leysstraat en même temps que la gare. Il y a, à l'évidence, l'ambition de créer une voie triomphale entre la gare et l'Escaut, c'est à dire entre les deux voies de circulation des richesses, sans doute en s'inspirant du modèle hausmanien.
Entrée de la Leysstraat. Carte postale. Vers 1910-1920.
Leysstraat. Immeuble côté droit.
Leysstraat. Immeuble côté gauche.
L'escalier en pierre se sépare en trois volées desservant les différents quais. A sa construction, la gare d'Anvers était une des plus fréquentée de Belgique.
Vue sur la coupole depuis le hall.
Louis de la Censerie ne se charge que du bâtiment. Il demande à un autre architecte, Jan van Asperen de construire la verrière et l'arrivée des voies jusqu'à la gare.
Jan van Asperen est un architecte anversois qui, au moment de cette commande, vient de collaborer avec Emiel van Averbeke (1876-1946) pour la construction d'un des plus beaux édifices Art Nouveau de la ville, la Maison du Peuple Libérale "Help U Zelve" (aidez vous vous-mêmes).
Façade de la Maison du Peuple "Help U Zelve". 1901.
Les mosaïque de la façade ont été réalisées par Henri Verbruecken. Le bâtiment comprenait des salles de réunion, une brasserie, un café et une salle de spectacle. Malheureusement, il est actuellement occupé par une école Steiner et on ne peut donc pas visiter.
Détails de la façade de la Maison du
Peuple "Helpe U Zelve".
Jan van Asperen n'opte pas pour une structure ouvertement métallique pour supporter les voies qui longe la rue. Il la cache derrière un mur en pierre qui, de plus, s'articule bien avec la monumentalité de la gare. Dans la partie la plus proche de la gare, il installe des entrepôts et des services techniques, permettant ainsi d'alléger l'aspect du bâti.
En s'éloignant de la gare, le mur devient plein mais le parapet qui longe les voies s'ornent de 200 tourelles de pierre appelées centers à Anvers construites entre 1895 et 1898.
L'immense verrière qui couvre l'ensemble des voies est d'une très grande élégance et tranche avec la relative lourdeur de la gare. Van Asperen a choisi une quasi-absence de décor, sauf dans la partie jouxtant la gare, ménageant ainsi une transition.
Vues générales de la verrière.
Détail de la structure de la verrière.
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