La Belle Epoque est une période bénie pour les cafés et brasseries. On construit des salles de très grande taille avec des décors somptueux. La plupart du temps, des petits ou de plus grands orchestres jouent (parfois un pianiste) et des chanteurs ou chanteuses poussent la goualante dans les café-concerts (caf'conç comme on disait à l'époque). Mon grand-père se rappelait avoir entendu le tout jeune Maurice Chevalier (c'était avant la Guerre de 14) alors qu'il était apprenti-pâtissier dans un des grands cafés de la Rue de la Ré (publique).
Malheureusement, la Seconde Guerre Mondiale, le plastique et la télévision vont petit à petit faire disparaître ces établissements, particulièrement en France.
Heureusement, certaines de ces véritables œuvres d'art ont survécu et sont maintenant restaurées. Je présenterai un de ces établissements de temps en temps, de France et d'ailleurs.
Le Grand Café sur la Place d'Allier à Moulins est considéré comme une des dix plus belles brasseries de France. Il a été inauguré en 1899 et restauré il y a peu.
Moulins est le chef-lieu de l'Allier et la Capitale historique du Bourbonnais.
Selon les quelques informations qu'on peut avoir, c'est un certain Renoux, garçon de café chez Lipp à Paris, qui aurait eu l'idée d'ouvrir un café-concert à Moulins. Il charge un architecte italien nommé Golfione (dont j'ignore tout) des travaux. Il opte pour un style assez composite mélange d'influences orientales et Art Nouveau.
C'est le peintre Auguste Sauroy qui est chargé de peindre les plafonds. Sauroy était une célébrité locale puisqu'il avait déjà peint en 1894, un hommage à Théodore de Banville (1823-1891), poète symboliste né à Moulins, alors dans toute sa gloire, au plafond du tout nouveau théâtre de la ville. Le plafond de la salle de brasserie a été transformé en verrière dans les années 30, mais le plafond de la salle du café subsiste. Il raconte la légende de Gambrinus, l'inventeur de la bière.
C'est le peintre Auguste Sauroy qui est chargé de peindre les plafonds. Sauroy était une célébrité locale puisqu'il avait déjà peint en 1894, un hommage à Théodore de Banville (1823-1891), poète symboliste né à Moulins, alors dans toute sa gloire, au plafond du tout nouveau théâtre de la ville. Le plafond de la salle de brasserie a été transformé en verrière dans les années 30, mais le plafond de la salle du café subsiste. Il raconte la légende de Gambrinus, l'inventeur de la bière.
Façade du Grand Café.
La salle du café.
Le jeune Georges Simenon (1903-1989) a fréquenté cet établissement vers 1923-24 alors qu'il était secrétaire du Comte de Tracy au Château de Paray-le-Frésil, non loin de Moulins. C'est là l'origine d'un de ses plus célèbres Maigret, L'Affaire St-Fiacre.
La légende de Gambrinus. Plafond d'Auguste
Sauroy. Fresque.
La verrière années 30 de la brasserie et le
balcon pour l'orchestre.
C'est en chantant sur ce balcon que la jeune Gabrielle Chanel (1883-1971) acquit son surnom de Coco. En 1907-1908, refusant l'avenir étriqué qu'on lui propose, Gabrielle Chanel rêve de Music-Hall. Elle est très courtisée par les officiers du 10ème régiment de chasseurs à cheval, cantonné à Moulins, et lorsqu'elle chante, sur ce balcon, un soir, Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro, son surnom est trouvé.
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