Bibliothèque Orchidée. 1909.
Cabinet Orchidée. 1909.
Guéridon. Vers 1909.
Vitrine. Vers 1910.
En utilisant les techniques du bois et du bronze, Majorelle crée aussi des pendules ou des horloges.
Pendule Iris. Vers 1910.
Majorelle va aussi créer un atelier de fer forgé, lui permettant de créer des rampes d'escalier, des gardes-corps ou des appuis de fenêtre.
En 1898, il associe l'atelier de fer forgé avec les frères Daum (Auguste, 1853-1909, et Antonin, 1864-1930) qui ont développé une importante verrerie à Nancy. Ensemble, ils produisent des luminaires.
Lampe Fleurs de Pissenlit. 1902.
Lampe Figuier de Barbarie. 1903.
Lampe Magnolia. 1903.
Majorelle collabore aussi avec Jacques Gruber (1870-1936) qui avait travaillé chez Daum et qui sera l'auteur des vitraux de la Villa Majorelle.
Lustre aux Nénuphars. Vers 1903-1905.
Louis Majorelle va aussi s'associer à divers céramistes. Il fera des modèles pour les frères Mougins (Joseph, 1876-1961 et 1880-1955) qui travaillent le grès.
Coupe à fleurs de pommier.
Vase Scolopendre.
Majorelle travaille aussi avec la fabrique de grès de Rambervillers où l'ingénieur Alphonse Cytère (1851-1941) avait mis au point une technique de fabrication de grès à reflets métalliques, dit grès flammé.
Vase Fougère. 1905.
En association avec la manufacture de faïence de Lunéville, Keller et Guérin, il dessine aussi quelques pièces comme cette Pendule au décor de fleurs de pommier.
Lorsque Louis Majorelle charge Henri Sauvage de faire les plans de sa Villa, celui-ci n'a jamais rien construit et est à peu près inconnu.
Henri Sauvage est né à Rouen en 1873. Il entre aux Beaux-Arts de Paris en 1893. En 1897, il travaille avec Paul Saintenoy (1862-1952) à Bruxelles. A cette occasion, il découvre l'œuvre de Paul Hankar qui lui ouvre des horizons nouveaux.
De retour à Paris, il reprendra ses études mais en sortira sans diplôme. mais son amitié avec Hector Guimard, Louis Majorelle et Auguste Perret, sera largement plus importante.
A partir de 1898, il se fait connaître en dessinant des meubles. C'est durant cette période qu'il est chargé des plans de la Villa Majorelle.
Henri Sauvage. Table à écrire. 1900.
Aux Beaux-Arts, il a rencontré Charles Sarazin qui a le même âge que lui. Il s'associe avec lui pour former un cabinet entre 1902 et 1916. En 1902, ils se chargent de décorer deux salons pour le Café de Paris (détruit en 1950). Un des deux a été reconstitué.
Salon Mauve du Café de Paris, 1902.
Beaucoup de constructions d'Henri Sauvage sous la pioche des démolisseurs, notamment entre 1950 et 1975. C'est le cas de la Villa Océana à Biarritz, contruite en 1903 dont il reste une simple aquarelle.
En 1904, ils réalisent un immeuble à loyers modérés rue Trétaigne à Paris, remarquable par la grande modernité de la façade. Tout au long de sa vie, Henri Sauvage s'intéressera à l'habitat ouvrier.
Immeuble à loyers modérés, Paris. 1904.
En 1905, il est chargé de redécorer l'intérieur de l'hôtel particulier de l'avocat Léon Losseau à Mons (Belgique) en collaboration avec Louis Majorelle.
Salon de l'Hôtel Losseau, Mons. 1905.
Les deux architectes reçoivent une médaille d'or à l'Exposition des Arts Décoratifs de Milan en 1906.
En 1907, Sauvage et Sarazin construisent la Villa Natacha (Villa Leuba à l'époque) à Biarritz. Les architectes ont opté pour un style néo-basque qui avait été mis à la mode quelques années auparavant par la Villa Arnaga d'Edmond Rostand à Cambo-les-Bains.
Pour autant, les deux architectes continuent à imaginer des meubles, en proposant souvent des solutions originales, comme c'est le cas avec ce bureau-cartonnier daté 1908.
La même année, ils dirigent la construction de la Villa Marcot à Compiègne, sans doute une de leur plus belles réalisations mais actuellement dans un état assez pitoyable.
Villa Marcot, Compiègne. Photographie parue
dans l'Architecte en 1908.
Photographies de la Villa Marcot dans son état actuel.
Le Trianon Hôtel sur les Terrasses au Tréport est construit en 1908-1911. Comme il a été détruit, il ne nous reste que quelques photos qui montrent que le style architecturale devient plus sobre et commence à annoncer l'Art Déco. Le nom est particulièrement évocateur, car le néo-classicisme de l'ensemble, choisi par Sauvage et Sarazin n'est pas sans rappeler le Grand Trianon de Versailles.
Un autre hôtel est entrepris en 1909. Il s'agit du Palace Hotel de Monterrey au Mexique.
Photographie prise en 1911 durant la construction.
Charles Sarazin est au centre.
L'Hôtel est inauguré en 1912. Il porte actuellement le nom de Gran Ancira Hotel. Son centenaire a été fêté en grande pompe et il monument national au Mexique.
Henri Sauvage a très été marqué par l'hygiénisme. Pour permettre aux locataires d'appartement d'avoir un maximum de lumière, il développe le concept d'immeuble en gradins. Il ne pourra l'appliquer qu'à une occasion avant la Guerre de 14-18, dans un immeuble parisien rue Vivien.
Immeuble rue Vivien, Paris. 1912-1913.
Il reprendra l'idée de l'immeuble à gradins et la développera, après la guerre. En 1916, Henri Sauvage et Charles Sarazin se séparent. A partir de 1910, les réalisations de Sauvage s'étaient éloignées de l'Art Nouveau pour annoncer l'Art Déco. et c'est tout naturellement que l'architecte va devenir une figure essentielle de cette nouvelle tendance, notamment dans les magasins de La Samaritaine (1925-1930). Henri Sauvage meurt à Paris en 1932.
Charles Sarazin quitte Paris après 1918 et s'installe à Lille, ville qui a beaucoup souffert pendant la guerre. Il dirigera la construction de nombreux logements ouvriers. Il rentre à Paris en 1926, puis s'installe dans le midi de la France où il décède en 1950.
Les travaux de la Villa Majorelle sont dirigés par Lucien Weissenburger. Il est né en 1860 et fait ses études aux Beaux-Arts de Paris Il revient à Nancy en 1888. L'essentiel de son travail se fera dans la région nancéienne.
Sa première réalisation étant la Villa Majorelle, entre 1902 et 1910, il aura de nombreuses commandes.
En 1903-1904, il construit une grande maison pour sa famille dont la caractéristique principale est l'encadrement d'une fenêtre de toit qui s'étire en pignon à la manière d'un fanal — qui deviendra sa signature — ainsi que la grande fenêtre aux meneaux formant une croix de Lorraine. A l'évidence, Weissenburger mêle des réminiscences Renaissances au style Art Nouveau.
Maison Weissenburger, Nancy. 1903-1904.
Durant les même années 1903-1904, il dirige la construction, d'un étrange petit bâtiment destiné à recevoir des aquariums. Les magnifiques verrières sont réalisées par Jacques Gruber.
Pavillon pour un aquarium, Nancy. 1903-1904.
Une autre réalisation de Weissenburger est l'extension, en 1904, de la Villa La Garenne construite à Liverdun en 1897. Le point remarquable de cette maison sont ses immenses marquises, dont les ferronneries en coups de fouet sont très caractéristique de l'Art Nouveau.
Photographie ancienne de la Villa La Garenne.
Depuis, la villa a été rachetée par la ville de Nancy et transformée en CAT. Si l'extérieur est resté en assez bon état, l'intérieur a été entièrement vidé de ses éléments intéressants.
Entre 1903 et 1905, Weissenburger dirige la construction de son œuvre la plus aboutie, la Villa Bergeret. Commandé par l'imprimeur Joseph Bergeret, son édification réunit la fine fleur de l'Ecole de Nancy, Louis Majorelle pour le mobilier, Eugène Vallin (1856-1922) pour les boiseries, Joseph Janin (1851-1910) et Jacques Gruber pour les verrières et Victor Prouvé pour le sculptures.
Le portail et une grande partie de la clôture ont disparu.
La façade reprend les grandes idées de la Maison Weissenburger et ses allusions à la Renaissance, voire au style gothique. Le pan coupé dessiné par le carrefour a permis de construire un véritable pignon de pierres au pinacle aigu. Les fenêtres de toit reprennent ce dessin mais comme adouci.
Façade de la Villa Bergeret. 1903-1905.
Détails de la façade.
Sur cette dernière photographie, on peut observer le décor élaboré par Victor Prouvé sur le thème de la Monnaie du Pape, plante qui était un peu le leitmotiv de la villa.
Salle à manger de la Villa Bergeret.
Mobilier de Louis Majorelle.
Villa Bergeret. Enfilade depuis le hall d'entrée
jusqu'au Jardin d'hiver.
Villa Bergeret. Porte-verrière du Jardin d'hiver due à
Joseph Janin et Eugène Vallin.
Villa Bergeret. Verrières du Jardin d'hiver sur le thème des Lauriers roses et des Daturas dues à Joseph Janin.
Villa Bergeret. Porte à décor de Viornes. Verrière de Joseph Janin et boiseries de Eugène Valin.
Villa Bergeret. Vitrail Roses et Mouettes dans l'escalier
du à Jacques Gruber.
La rampe d'escalier, sur le thème de la Monnaies du Pape
est du à Louis Majorelle.
En 1905, le filateur Emmanuel Lang commande une villa à Weissenburger. Elle est achevée en 1907. Dans cette villa, d'un style plus balnéaire, l'architecte met de côté ses citations historiques et opte pour un langage qui n'est pas sans rappeler Hector Guimard.
Villa Lang. Vues générales.
Villa Lang. Le porche.
Villa Lang. La tour.
Villa Lang. Le bow-window.
En 1907, Weissenburger construit une maison de ville intégrée dans un alignement typiquement Art Nouveau.
Cette maison, dite Maison Chardot reprend le vocabulaire de la Villa Bergeret ou de la Villa Weissenburger mais en beaucoup plus simple, correspondant à un niveau social plus modeste.
Si le fil conducteur de la Villa Bergeret était la Monnaie du Pape, le thème végétal de la Maison Spillmann est la pomme de pin. Elle a été construite en 1907-1908 pour le docteur Louis Spillmann (1875-1940) qui fut un célèbre spécialiste des maladies vénériennes. Le thème de la pomme de pin était particulièrement bien venu pour un médecin, car chez les romains, elle symbolisait l'éternité.
La maison a été très modifiée depuis sa construction et il est difficile de se faire une nette idée de son état originel.
En 1907, en collaboration avec Victor Prouvé, Lucien Weissenburger élève la façade des Magasins Réunis à Nancy, façade qui a malheureusement disparu depuis.
Photographie d'époque de la devanture des
Magasins Réunis, Nancy.
Une des dernières œuvres importantes de Weissenburger est la construction de la Brasserie l'Excelsior en 1911, sur laquelle je reviendrai. Après 1913, on n'a plus de trace de l'activité de l'architecte qui meurt à Nancy en 1929.