"La Divine" pour beaucoup, "Monstre sacré" pour Jean Cocteau, Sarah Bernhardt (née Henriette Rosine Bernhardt, 1844-1923) est une icône des peintres de l'Art Nouveau, que sa silhouette élancée a maintes fois inspirés. Après des études aux Beaux-Arts (on conserve d'elle quelques sculptures) et une courte activité de demi-mondaine, Sarah Bernhardt a commencé sa carrière théâtrale sous le Second Empire, mais c'est à partir de 1880, date où elle crée sa propre compagnie, qu'elle devient célèbre. Sa silhouette mince et anguleuse, qui tranche avec les canons de la beauté féminine de l'époque, lui permet de jouer des rôles travestis comme Hamlet ou Pelleas. C'est pour elle, qu'Edmond Rostand (1868-1918) écrit "L'Aiglon" en 1900. Après qu'elle fût devenue une des premières actrices de cinéma et qu'elle soit allée soutenir les poilus sur le front lors de la Grande Guerre, elle meurt en 1923.
"La Divine" photographiée par Nadar (Felix Tournachon dit Nadar, 1820-1910).
Sarah Bernhardt photographiée vers 1891 par
Napoleon Sarony (1821-1896), lors d'une tournée en Amérique.
Autoportrait de Sarah Bernhardt.
Encrier figurant un autoportrait de Sarah en chimère, fondeurs : Thiébaut Frères.
Sculpture de Sarah Bernhardt : Le Fou et La Mort.
Buste de Victorien Sardou (1831-1908) par Sarah Bernhardt. Ce sont notamment les drames de Victorien Sardou, "La Tosca", "Gismonda", "Théodora", qui assurèrent le triomphe de l'actrice. Aujourd'hui la seule pièce de Sardou qui se maintienne au répertoire est "Madame Sans Gêne".
L'artiste qui a été le plus influencé par sa rencontre avec Sarah Bernhardt est sans aucun doute Alfons Mucha (1860-1939). Ils vont collaborer entre 1894 et 1901.
Affiche pour "Lorenzaccio" d'Alfred de Musset
(reprise de 1896).
Affiche pour une reprise de "La tragique histoire d'Hamlet" de Louis Cressonnois et Charles Chamson d'après Shakespeare (création en 1886).
Affiche pour une reprise (1896) de "La Dame aux Camélias" d'Alexandre Dumas Fils (création en 1852).
Portrait de Sarah Bernhardt par Alfons Mucha
Affiche pour la création de "Gismonda" de
Victorien Sardou (1894).
Affiche pour une reprise de "La Tosca" de
Victorien Sardou (création en 1886).
Photo de Sarah Bernhardt par Nadar lors de
la création de "La Tosca".
Affiche pour la création de "Médée" de Catulle Mendès (1898). Catulle Mendès (1841-1909) est un poète et dramaturge français qui fut d'abord parnassien puis se tourna vers un esthétisme décadent proche de celui de Robert de Montesquiou (1855-1921) ou de Gabriele d'Annunzio (1863-1938). Il est aujourd'hui totalement tombé dans l'oubli.
Affiche pour une soirée en l'honneur de Sarah Bernhardt.
Projet d'affiche pour une reprise de "Théodora, Impératrice de Byzance" de Victorien Sardou (création en 1884)
Un autre peintre a beaucoup représenté Sarah Bernhardt, Georges Jules Victor Clairin (1843-1919), peintre orientaliste plus qu'académique, qui fût un intime de la Divine. Il meurt d'ailleurs dans sa propriété de Belle-île-en-mer.
Trois portraits de Sarah Bernhardt par Georges Clairin.
Sarah Bernhardt dans "La princesse lointaine"
d'Edmond Rostand par Georges Clairin.
Sarah Bernhardt dans le rôle de "Théodora, Impératrice de Byzance" de Victorien Sardou par Georges Clairin.
Une troisième artiste fut très liée à Sarah Bernhardt. Il s'agit de Louise Abbéma (1853-1927), élève de Carolus-Duran (Charles Emile Auguste Durand, 1837-1917), le peintre de la vie mondaine. Selon certaines sources, Sarah et Louise auraient eu des rapports homosexuels. En tout cas, Louise Abbéma laisse plusieurs portraits de l'actrice.
Sarah Bernhardt dans La Sorcière de Victorien
Sardou (1903) par Louise Abbéma.
Un des plus beaux portraits de Sarah Bernhardt est sculpté en marbre polychrome par Léon Gérôme en 1895 (le sculpteur a 71 ans).
Un autre beau portrait est celui exécuté par Jules Bastien Lepage (1848-1884) vers 1875.
Il était obligatoire que le portraitiste le plus en vue de la Société parisienne, je veux parler de Giovanni Boldini (1842-1931), rencontre la Divine. Cette rencontre donnera le tableau suivant, où Sarah Bernhardt apparaît comme une danseuse à la robe vaporeuse.
On peut cependant lui préférer ce dessin de Boldini, où, plus âgée, elle apparaît beaucoup plus concentrée.
Sa célébrité dépassant les frontières, elle est portraiturée par Hans Makart (1840-1884), le plus célèbre des peintres décorateurs autrichiens, qui eût pour élève Gustav Klimt. Elle apparaît dans une somptueuse robe jaune. Il s'agit ans doute d'un des plus beaux portrait de la tragédienne avec celui de Gérôme tant la touche du peintre est enlevée.
Dans une affiche de 1897 pour des représentations amstellodamoises, l'anglais Sir William Newzam Prior Nicholson (1872-1949) la représente toute de noir vêtue, presque comme une veuve.
Chez le belge Alfred Stevens (1823-1906), Sarah Bernhardt est aussi habillée de noir, mais le ruban satin bleu et la fleur blanche dans le décolleté font ressortir la rousseur des cheveux et un brin de coquetterie.
Lors de l'installation du magasin Fouquet par Mucha en 1901, la maison Christofle exécute une superbe statue dont les traits rappellent ceux de Sarah Bernhardt. Cette statue est incontestablement un manifeste de l'Art Nouveau.
Pour achever ce petit tour d'horizon des métamorphoses de Sarah Bernhardt à travers le filtre de quelques artistes, admirons le très beau régule polychrome de Marius Mars Vallet (1869-1957).
Encore un petit clin d'œil avec ce vitrail qu'elle avait fait installer dans sa maison de Belle-île-en-mer et, où elle s'est faite représenter en troubadour.
Je souhaiterais compléter votre collection par un portrait de Sarah Bernhardt peint par Jean-Paul Sinibaldi.
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Cordialement