L'Orient a depuis très longtemps fasciné l'Occident. Sans remonter à Marco Polo, on peut constater que dès le XVIIème siècle et la pénétration des Jésuites en Chine, l'art occidental a été profondément influencé par l'art oriental. Il y a qu'à visiter les salons chinois de multiples demeures parfois même modestes, ou visiter la Pagode de Chanteloup non loin d'Amboise ou visiter le pavillon chinois dans le parc de Sans-Souci à Potsdam pour s'en persuader.
La pagode de Chanteloup, construite en 1775 sur ordre de Choiseul, seule reste de l'immense château.
Le pavillon chinois, construit entre 1755 et 1764 sur ordre de Frédéric le grand, Roi de Prusse.
N'oublions pas non plus que c'est au tout début du XVIIIème siècle que Johann Friedrich Böttger (1682-1719) et Ehrenfried Walter von Tschirnhaus (1651-1708) découvrent le secret de la fabrication de la porcelaine chinoise à Dresde sous le règne d'Auguste Le Fort. De nombreuses pièces seront alors fabriquées à l'imitation, notamment, des pièces d'origine chinoise.
Château de Charlottenbourg. Berlin, milieu du XVIIIème siècle. Cabinet des porcelaines chinoises.
Magot. Dresde (XVIIIème), sans doute de Böttcher.
L'affaiblissement politique de la Chine à partir des deux Guerres de l'Opium (entre 1839 et 1860) permis aux Occidentaux de s'installer et d'envoyer en Occident de nombreux objets.
Un autre facteur de pénétration d'influence de l'Extrême-Orient en Occident est la série d'Expositions Universelles et d'Expositions Coloniales qui rythme la vie des pays entre 1850 et la Deuxième Guerre Mondiale.
Entre 1860 et 1920 ce sont surtout les porcelaines et les objets en "pierres dures" qui seront exportés depuis la Chine. On désigne ainsi le jade ou le quartz et d'autres minéraux.
Un autre facteur de pénétration d'influence de l'Extrême-Orient en Occident est la série d'Expositions Universelles et d'Expositions Coloniales qui rythme la vie des pays entre 1850 et la Deuxième Guerre Mondiale.
Pavillon du Japon. Paris 1878.
Pavillon du Japon. Paris, 1889.
Pavillon du Japon. Paris, 1900.
Pavillon du Japon. Londres, 1910.
Exposition Coloniale de 1906. Paris et Marseille.
Lion, jade. Chine dynastie Qing, vers 1900.
Collection personnelle
Petite urne, quartz. Chine, dynastie Qing, vers 1900.
Collection personnelle
Les autres productions chinoises particulièrement prisées par l'Europe et les Etats-Unis sont les émaux cloisonnés dont le centre était la ville de Canton.
Paire de vases, émaux cloisonnés. Chine,
dynastie Qing, fin du XIXème siècle.
Brûle-parfum, émaux cloisonnés. Chine,
dynastie Qing, fin du XIXème siècle.
L'influence de ces cloisonnés est très importante et s'attache à une foule d'objets très divers.
Pendule en forme de temple chinois, bronze et émaux. Mouvement de la maison Japy. France, vers 1880.
Une autre production fut abondamment exportée par le Chine à la fin du XIXème siècle, celle des vases dit de Nankin, ornés de scènes de bataille et déclinés en des tailles très variées.
Vase dit Nankin, porcelaine. Chine, dynastie Qing,
fin du XIXème siècle.
Collection personnelle
Plusieurs portraits de Gustav Klimt (1862-1918) montrent des fonds directement inspirés par ce type de décor chinois. C'est le cas, notamment, du Portrait de Adèle Bloch-Bauer II (1912) et du Portrait de Friederike Maria Berr (1916). Dans ce second cas, il s'agirait en fait, d'une influence indirecte puisque le décor serait une tapisserie due à Dagobert Peche (1887-1923), designer autrichien et une des grandes figures de la Wiener Werkstätte.
Gustav Klimt. Portrait d'Adele Bloch-Bauer II.
Huile sur toile.
Gustav Klimt. Portrait de Friederike Maria Berr.
Huile sur toile.
Le cas du japon est différent. Après s'être ouvert aux étrangers à la fin du XVIème siècle, le pays s'isole de nouveau au milieu du XVIIème. Les porcelaines connues à l'époque sont dites Imari et proviennent de l'ïle de Kyushu. Lors de la fermeture du pays, elles seront copiées d'abord en Chine puis en Occident, principalement en Angleterre.
Assiette en Imari. Japon, début du XVIIème siècle.
Assiette de Style Imari. Royal Crown Derby,
Angleterre, début du XIXème siècle.
Les choses vont totalement changer en 1854, lorsque le commodore Perry force le Japon à signer la convention de Kanagawa. Le shogunat est aboli et l'Empereur retrouve toutes ses prérogatives. Le prince Mutsuhito devient Empereur en 1868 et ouvre ce qu'on appellera l'Ere Meiji après sa mort en 1912. Cette période correspond à une ouverture du Japon à l'Occident mais aussi, à un apport massif en Occident d'objets japonais comme des porcelaines ou des estampes. Cette période s'achèvera en 1926 après la mort de Yoshihito (Ere Taisho) et l'arrivée au pouvoir de son fils Hirohito (Ere Showa) qui marque l'arrêt de l'ouverture à l'Occident jusqu'à la défaite de 1945.
Après la porcelaine Imari au XVIIIème siècle, c'est la porcelaine de Satsuma qui va obtenir la faveur du public occidentale à partir des années 1860, caractérisée par des émaux dits impériaux épais réhaussés par des dorures importantes. La qualité des pièces est très variable.
Après la porcelaine Imari au XVIIIème siècle, c'est la porcelaine de Satsuma qui va obtenir la faveur du public occidentale à partir des années 1860, caractérisée par des émaux dits impériaux épais réhaussés par des dorures importantes. La qualité des pièces est très variable.
Déesse en porcelaine de Satsuma,
période Meiji, vers 1900.
Collection personnelle
Bouddha enfant assis sur une fleur de lotus,
porcelaine de Satsuma, période Meiji, vers 1900.
collection personnelle
On peut nettement en constater l'influence chez le céramiste français Théodore Deck (1823-1891) comme dans sa statuette, La Japonaise.
Théodore Deck. La Japonaise (1876),
faïence émaillée polychrome.
A la même époque, un autre style de porcelaine va aussi se développer, la porcelaine de Kutani, caractérisée par un décor très abondant et virtuose exécuté avec une émail très légère, notamment dans le style Shoza.
Potiche en porcelaine de Kutani, période Meiji, vers 1900.
Collection personnelle
Le raku va aussi influencer durablement la céramique occidentale. Le raku est une technique d'émaillagee à haute température de pièce en grès. Cette technique a été développée au Japon et en Corée à partir du XVIème siècle et connue en Occident vers 1880. Les pièces obtenues sont extrêmement dépouillées à mille lieues des porcelaines de Satsuma ou de Kutani.
Bol à poudre. Raku, Japon, période Edo (1603-1868).
Vase. Raku, Japon, XVIIIème siècle.
Plusieurs céramistes sont très influencés par l'esthétique dépouillée de ces pièces. En premier lieu, on peut citer le belge Arthur Craco (1869-1953) qui produit de nombreuses pièces en grès à coulures.
Arthur Craco. Vase en grès émaillé et couvercle en bois
(vers 1910). Andenne (Belgique).
Collection personnelle
la manufacture fondée en 1880 par Julius Dressler en Bohême fut beaucoup plus éclectique dans ses fabrications. Cependant, certaines de ses productions en grès se rapprochent de cette esthétique du dépouillement.
Julius Dressler. Vase en grès polychrome (vers 1910). Autriche.
collection personnelle
En dehors des porcelaines, ce sont bien entendu, les estampes qui ont été un des must de l'influence du Japon sur l'Occident. Ces gravures polychromes sur bois de cerisier se transportaient facilement et étaient d'un prix abordable pour un collectionneur aux moyens limités. Parmi les artistes japonais, certains furent particulièrement appréciés par les occidentaux, comme Utamaro et Hokusaï.
Kitagawa Utamaro (1753-1806) est surtout connu pour ses estampes représentant des prostituées. Utamaro a eu souvent des problèmes avec la censure. Il mourut après un séjour en prison. Il a été profondément admiré par Edouard Manet, qui a dit de lui : "Pour Utamaro, le noir est une couleur".
L'autre artiste qui a le plus influencé les peintres européens est Hokusaï Katsuhika (1860-1949). Hokusaï excelle dans le paysage et la peinture animalière. Ses "vues du Mont Fuji" et sa "Grande vague de Kanagawa" sont particulièrement célèbres.
Il est intéressant de constater que la fin de la période classique de l'estampe date de la période Meiji. C'est sans doute la morte prématurée, du choléra, d'Utagawa Toyonobu (1859-1886) qui a marqué le point final de l'estampe classique.
Utagawa Toyonobu. La colère de Oda Naburaga contre Akechi Mitsuhide, estampe, 1884.
Collection personnelle
Un artiste comme Claude Monet (1840-1926) sera un très grand collectionneur d'estampes, qu'il expose dans la salle à manger de sa maison de Giverny.
Van Gogh (1853-1890) a recopié les estampes qu'il pouvait avoir sous les yeux afin de retrouver l'esprit des maîtres nippons puis l'utilisera pour ses propres créations.
Vincent Van Gogh. Branches d'Amandier, 1890.
La peinture japonaise, bien que moins connu et moins importée en Occident du fait de la fragilité des œuvres sera aussi un ferment pour de nombreux artistes. Parmi les peintres nippons connus à cette époque, on peut citer Maruyama Okyo (1733-1795) et son élève Nagazawa Rosetsu (1754-1799), dont les panneaux ou les paravents ornés d'animaux ou de paysages pris en instantané inspirèrent maints peintres par leur mise en page surprenante.
Maruyama Okyo. Deux tigres.
Nagasawa Rosetsu. Taureau.
Nagasawa Rosetsu. Paysage.
Ces grands panneaux peuvent orner une pièce entière en un décor continu, comme dans cet exemple daté 1844.
Un des premiers artistes à avoir utilisé ce type d'ensemble décoratif est James Abott McNeil Whistler (1834-1903). Américain d'origine, Whistler devint un des piliers du "Mouvement Esthétique", préfiguration de l 'Art Nouveau, qui domina l'art anglais entre 1860 et 1900. Ami/ennemi intime d'Oscar Wilde sur lequel il envoyait des vacheries redoutables ("Oscar Wilde a le courage des idées des autres"), Whistler installa entre 1876 et 1877, "la chambre du paon" pour l'industriel Frederick Richards Leyland afin que celui-ci puisse exposer sa collection de bleus de Chine.
La pièce est dominée par un grand tableau du maître, "La princesse du pays de la porcelaine" peint quelques années auparavant, en 1864.
On considère cette installation, actuellement à Washington comme un des sommets du style anglo-japonais.
Whistler fut durablement inspiré par l'art extrême-oriental. Sa Symphonie en gris et vert, l'océan ou sa Symphonie en bleu et rose en sont des témoignages frappants.
Un autre pilier du Mouvement Esthétique fut Edward William Godwin (1833-1886) architecte et designer, grand ami de Whistler qui épousa sa veuve, après sa mort prématurée. Passant du néo-gothique au style anglo-japonais dont il fut un des promoteur dans le domaine du mobilier, son style est marqué par l'élégance et la rigueur.
Cette passion exotique, véritable "nippomanie" a été un phénomène très important et durable en Angleterre. Lors de son séjour en Angleterre, le peintre français James Tissot (1836-1902) s'en est fait l'écho.
James Tissot. Jeunes femmes admirant des objets japonais.
Huile sur toile, vers 1870.
C'est à cette période que le compositeur Arthur Sullivan (1842-1900) et le librettiste William Schenck Gilbert (1836-1911) créèrent leur opérette la plus célèbre, le Mikado (1885). Le terme de Mikado désignait en Europe, l'empereur du Japon.
Richard Temple dans le rôle du Mikado
lors de la création de l'opérette.
Les trois jeunes filles, lithographie (1885).
C'est Jacques Offenbach (1819-1880) qui, le premier, écrivit une opérette située dans un Extrême-orient de fantaisie, avec Ba-Ta-Clan, un court acte créé en 1855. En 1864, une salle de spectacle en forme de pagode fut construite sous la direction de Charles Duval. Rebaptisée Bataclan, elle a retrouvée ses couleurs d'origine il y a peu, mais a malheureusement perdu son toit si caractéristique.
Le Bataclan tel qu'on pouvait le voir vers 1880.
Le Bataclan dans son état actuel.
Ba-Ta-Clan marque le point de départ de toute une série d'opérettes et de chansons à thèmes plus ou moins exotiques. On peut citer, en 1875, Fisch-Ton-Kan, opéra-bouffe d'Emmanuel Chabrier (1841-1894) sur un livret de Paul Verlaine. Henri Christiné (1867-1941), en collaboration avec Marcel Heurtebise, donne en 1911 la fameuse chanson La Baya (Chine, Chine, Chine, viens voir comme en Chine...). On n'oubliera pas du même, La petite Tonkinoise (1905).
La dernière opérette "chinoise" est sans doute Le pays du sourire (1923,1929) de Franz Lehar (1870-1948).
Le compositeur italo-allemand Ferrucio Busoni (1866-1924) compose en 1904-1905, une musique de scène pour la pièce Turandot (1762) de Carlo Gozzi dont il tire rapidement une suite orchestrale.
Photographie de Ferrucio Busoni.
Couverture de la première édition de la partition de la Suite Turandot (1906) par Emil Orlik (1870-1932).
En 1917, Busoni compose à partir des thèmes de la suite, un opéra en deux actes, précédant de quelques années celui de Puccini. Contrairement à la majorité de ses confrères, Busoni a utilisé de véritables thèmes chinois ou indiens provenant d'une encyclopédie musicale.
Giacomo Puccini (1858-1924) est revenu par deux fois sur un sujet inspiré par l'Extrême-Orient, dans Mme Butterfly (1904). On a souvent dit que cet opéra avait été inspiré aux librettistes (Guiseppe Giacosa et Luigi Illica) par le roman semi-autobiographique de Pierre Loti (1850-1923), Mme Chrysantème (1887). En réalité, le livret est tiré d'une pièce créée en 1900, de l'auteur américain David Belasco (1853-1931) inspirée par un récit de John Luther Long (1861-1927).
Photographie de Puccini à la fin de sa vie.
Deux couvertures de la partition de Mme Butterfly,
éditée chez Ricordi.
L'autre opéra de Puccini sur un sujet exotique est Turandot. Inachevée à la mort du compositeur en 1924, il a été créé en 1926 après que le dernier acte ait été complété par Franco Alfano. Même si l'œuvre est postérieure à la période qui nous occupe, son style la rapproche davantage de La Tosca que de Wozzek de Alban Berg (1925). On peut cependant noter une orchestration superbe du 1er acte qui rapproche l'œuvre de Ravel ou des poèmes symphoniques de son contemporain Ottorino Respighi (1879-1936).
Affiche de la création de Turandot en 1926.
Le roman de Loti, Mme Chrysanthème raconte le mariage arrangé de l'écrivain, pour des raisons financières, avec une jeune japonaise.
Photographie de Loti avec Mme Chrysanthème (Kikou-San)
et un de ses compagnons.
Edition originale du roman de Loti.
C'est André Messager (1853-1929) qui tira une comédie lyrique du roman de Loti. Sur un livret de Georges Hartmann (1843-1909), l'ouvrage fut créé à l'Opéra Comique en 1893.
Photographie d'André Messager.
Un des compositeurs qui a été durablement impressionné par les sonorités des instruments d'Extrême-Orient est Claude Debussy (1862-1918), notamment le gamelang javanais entendu lors de l'exposition de 1889.
Portrait de Debussy (1884) par
Marcel André Baschet (1862-1941).
Un gamelang, tel celui que Debussy a pu écouter en 1889.
Le sommet de l'inspiration exotique de Debussy se trouve dans la pièce Pagodes, première des Estampes (1903). Le thème est fondé sur une gamme pentatonique évoquant une Chine réinventée, alors que les guirlandes à la main droite évoque sans aucun doute, les sonorités du gamelang.
L'influence qu'ont pu avoir les musiques non-occidentales sur Maurice Ravel (1875-1937) est plus anecdotique.
Photographie de Maurice Ravel.
L'œuvre la plus caractéristique à cet égard est sans aucun doute La Vallée des Cloches, tirée des Miroirs pour piano (1905), avec ses imitations de sonorité de gongs.
Percy Grainger (1882-1961), ce grand voyageur et curieux de toutes les musiques, a orchestré aussi bien Pagodes que La Vallée des cloches avec force gongs et percussions, en en faisant ressortir toute les influences extrêmes-orientales.
Affiche pour un concert de Percy Grainger en 1907.
Un des premiers écrivains à s'intéresser à l'art oriental et plus spécifiquement à l'art japonais est Edmond de Goncourt (1822-1896), surtout après la mort de son frère Jules.
Portrait d'Edmond de Goncourt par Jean-François Raffaëlli (1850-1924), un élève de Gérôme.
A partir de 1878, Goncourt va collaborer avec Hayashi Tadamasa dans l'écriture de nombreuses monographies sur des artistes japonais comme Utamaro ou Hokusaï.
Hayashi Tadamasa (1853-1906) est venu en France comme traducteur lors de l'Exposition Universelle de 1878. Il est resté dans notre pays et s'est installé comme marchand d'art japonais.
Photographie de Hayashi Tadamasa.
Masque de Hayashi Tadamasa (1892) exécuté dans un style japonisant par Paul Albert Bartholomé (1848-1928).
Robert de Montesquiou est lui aussi fasciné par le Japon. Il se fait photographié en "Mikado" de fantaisie.
Son intérêt se porte surtout sur des petits objets en ivoire, très finement sculptés, les netsukes. Ce sont des attaches portées à la ceinture permettant de fixer par exemple une bourse, puisque les kimonos ne possèdent pas de poche.
Moine en meditation. Netsuke en ivoire par Ishikawa Komei (1852-1913).
Les animaux du zodiaque. Netsuke en ivoire par Masatsugu (XIXème siècle).
L'écrivain de la période qui connaît le mieux le Japon est Lofcadio Hearn (1850-1904). Il naît en Grèce de parents irlandais. Il s'installe et se marie au Japon. Il prend la nationalité nippone en 1896 sous le nom de Koizumi Yakumo.
Grand admirateur de Pierre Loti, il est surtout connu pour son recueil Fantômes du Japon. Il a été l'introducteur du judo en Occident par l'intermédiaire de son ami Theodore Roosevelt (1858-1919), président des Etats-Unis de 1901 à 1909.
Stefan Zweig (1881-1942) lui a consacré une biographie en 1911.
Photographie de Lofcadio Hearn avec son épouse.
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